Le retour du journal de Vincent Malbec (tiré du roman « La vie, au contraire »)

L’ange blond nichait au cinquième étage de mon immeuble. Cent fois j’ai sonné à sa porte, cent fois elle m’a rendu malheureux, me laissant dehors avec armes et bagages, imbécile et transi d’amour sur son palier.
Je songeais alors à la brune du rez-de-chaussée qui me reprochait de ne point l’aimer et je redescendais l’escalier quatre à quatre pour la rejoindre.
Passionnément entiché de l’intouchable du cinquième, je touchais par dépit la sombre mal aimée du rez-de-chaussée qui m’accueillait sans réserve en sa moiteur.
Seize ans et tout excité par mes sens enflammés, impitoyable, je saccageais la beauté.
Mes yeux de prédateur grands ouverts.
Faute de grive… mais à 16 ans les merles ont le même goût. Le goût est un apprentissage.
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Mais c’est un âge parfois cruel
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Il faut que la jeunesse se fasse …c’est pas jojo, mais on est plus ignorant que véritablement con et méchant …d’ailleurs c’est valable pour les deux sexes, enfin pour tout le monde, pas de sectarisme.
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Oui, c’est vrai dans les deux sens. Le romantisme et la débauche…
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