Soir immobile.
La terre gît sous ses voûtes hautes. La ville est un reflet mouvant. Une foule écran charrie son silence, des quinquets de quartz brillent entre les figures de faïence. Je compte les formes fluentes révélées par la luminescence brumeuse des réverbères : cent spectres blets qui vacillent par les rues étroites.
Le cri d’Anubis dessine des portées de chacones injouables. Sur les branches des sorbiers, les élytres des criquets battent au même rythme, sans chef d’orchestre.
Solitude dans l’œuf trop plein de ce monde.
Tu naîtras de l’attente fille Atlante, de ce vide, de l’absence. Tu calmeras le sirocco qui moud le grain des déserts. Tu seras le Nil, la tourbe, la semence qui crée l’homme. Tu te poseras sur mes épaules de ciel griffées par les oiseaux de proie.
Sourds ma source, trouve le cours de mon dédale, remonte l’écheveau de mon apocalypse. Que tes rivières secrètes accueillent la pluie acide de ma lumière morcelée.
Que le vent solaire éparpille mes abeilles d’os et de chair.