Extrait d’un roman en cours de correction

Une lampe épinglée sur la nuit isole notre atoll intime.
Tu bouges, assise sur mon ventre, bleue sur le cosmos où meurent des étoiles inconnues. Je cambre le dos sous ton jeune corps, tes hanches serrées dans mes paumes, et tu danses sur l’axe douloureux de mon âme. Des éclats d’argents tintent à ton poignet. Tu as gardé tes cinq bracelets et tu fais courir ta main sur ma poitrine. Caresse glacée. Frisson. Des gouttes de ta sueur pleuvent sur mon front. Perchés au creux de mes mains, tes seins caoutchouc bourgeonnent.
Ondulation circulaire. Succion mouillée. Marée luminescente… Bleu des profondeurs. Moiteurs.
J’aspire ta salive, bois le lait de tes aisselles, ta liqueur. Je m’enivre de toi qui tangue, t’approche et t’éloigne, haletante. Tu te penches et tes mèches brunes fouettent mon visage, balaient mes paupières. Je tends le cou pour mordre tes lèvres au passage comme un gosse sur le manège essaie d’attraper le pompon. Je suis tout entier dressé au cœur de tes ténèbres chaudes, astre veineux, luisant de mucus, couvert, découvert par le flux océanique.
O de la bouche, claquement sec.
Ouvre, ouvre encore ! L’œil noir, aigle humide, prend tout : bouche, sexe et ventre, peau, sang, souffle, souffle, brûlure, stridence, douleur, râle et souffle, plaisir, souffle, souffle et chute et cri. Nous avons tout vécu et tout perdu. Toi trop jeune et moi trop vieux
Beau.
J’aimeJ’aime
Bien belle écriture, Joël !
J’aimeJ’aime
Merci, tes remarques m’aident…
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ton appréciation qui me rend service et me rassure
J’aimeAimé par 1 personne