Extrait de mon roman « La vie, au contraire » en cours de correstion

But if you could just see the beauty,
These things I could never describe,
This is my one consolation,
This is my one true prize.
Isolation, isolation, isolation, isolation, isolation.
Alice a stoppé la platine et a rangé le 33 tours dans sa pochette.
– Allez hop, chez Emmaüs ! Sauf si tu le veux, Lucie.
– Trop glauque ! Il aimait vraiment ça, ton père ?
– C’était sa période néo punk. Fin des années 70 : Joy division. Un groupe de Manchester. Il les écoutait encore de temps en temps.
– Putain, c’est insupportable. L’enregistrement est dégueu, les musiciens jouent super raide. Le chanteur est déprimant.
– Et déprimé. Ian Curtis. Épileptique, suicidé à 23 ans.
– Pas très raccord avec le nom de son groupe. Joy Division !
– Au contraire. En allemand on dit Freudenabteilung. Les divisions de la joie. C’était des bordels qui utilisaient des détenues dans les camps de concentration. Pour les gardiens, les SS…
– Super ! Ne me dis pas que ton père avait des aspirations nazies.
– C’était juste un truc d’ados révoltés. Désespérés. Vincent partageait probablement leur point de vue à cette époque mais avant tout il adorait leur musique.
– C’est bien ce qui m’étonne.
– Il détestait les groupes de rock qui se la jouent. Joy, c’est brut de décoffrage, sincère.
– Et flippant à mort. Montre la pochette…
– Morbide, je reconnais. C’est la photo d’une tombe italienne. Ce disque là, Closer, il est devenu collector.