Un extrait de mon roman « La vie, au contraire »

L’océan fermentait sous la quille des quelques bateaux qui sillonnaient au large. Leurs silhouettes, à l’horizon, ressemblaient à des îles de métal posées sur les brisants.
S’asseoir sur un rocher, ne plus bouger. Profiter seulement de la douceur exceptionnelle de ce mois d’octobre, de l’odeur du varech et des lubies du climat. Bâillonner le langage intérieur qui babille en permanence. Ne plus penser. Etouffer ce bruit de fond parasite. Atteindre un état végétatif. Vivre sans mémoire, sourde au grouillement de l’âme…
Au-dessus d’elle, les nuages filaient dans le ciel lavé. Elle était fascinée par les mouettes qui frôlaient la crête des vagues ébouriffées par le vent. Elle se rêva oiseau porté par les courants ascendants, ombre violette sur le gris vert de la lande. Elle survola un chalutier de retour au port, ses hélices tissaient des dentelles blanches à son arrière.
J’adore Crozon, et tes textes donnent envie d’y retourner. Des beaux passages sur ce nouveau livre
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