Un poème d’Edith Bruck

Quel beau visage
m’a dit la fille aux beaux yeux
derrière son comptoir
je lui ai souri heureuse
comme une mariée amoureuse
je voulais justement entendre quelque chose de ce genre
pour aller mieux
parfois il suffit de si peu
de presque rien
à peine d’un geste
d’un regard ;
comme quand dans les camps
on nous concédait une pomme de terre
un navet
un gant troué.
En de tels moments la vie est belle
et comme les hommes sont bons.