Un poème d’Edith Bruck

Je ne me reconnais plus
moi qui sous les projecteurs
avançais en rasant les murs
moi qui pour une poignée
de pain risquais ma vie
moi qui me réchauffais
avec le dernier souffle
de qui avait été près de moi
moi qui dormais dans les étables
dans la neige, je ne me reconnais pas
aujourd’hui où j’ai tout et rien
sans toi. Mon regard
va au-delà des personnes
qui autrefois m’ont connue
heureuse.