un extrait de mon roman » Le réveil du crabe lune »

Il m’a conduit à une cuisine carrelée d’un blanc éclatant du sol au plafond. Un labo de chimie. Un couvert était mis devant une assiette de fromages et une bouteille de Bordeaux.
– J’ai déjà déjeuné, à toi l’honneur.
Je me suis attablé avec une grimace de douleur.
– Maillard a dû me déplacer une vertèbre.
– Du travail bâclé. Protège celles qui te restent.
– J’ai du mal à te comprendre, Franck. On dirait que ça te réjouit, ce bordel.
– Un conseil… Ne t’attarde pas dans les parages. Maillard a des amis. Je suis partisan de la paix sociale, ça me ferait de la peine de…
– T’es quoi ? Mon ange gardien ?
– Angélique je l’ai toujours été, tu te souviens.
J’ai empoigné la bouteille de Bordeaux et m’en suis versé un verre plein que j’ai bu d’un trait.
Sitbon riait.
– Eh, oh ! Déguste, tu as vu l’étiquette ? Cinquante euros la bouteille. Un cadeau de Claude Mathis, justement
Je me suis resservi, j’ai mieux goûté :
– Dégueulasse. On dirait qu’on boit du parfum. Mathis a toujours eu un goût de chiottes.
– C’est vrai que tu le connaissais intiment. Presqu’un fils d’après ce que j’en sais.