Adieu l’amie

Tu reviens par cette vallée nue

à la presque nuit

sous l’averse glacée

entre mes épaules

Je t’attendais ailleurs

au creux d’un train

dans l’espace aveugle

au fil d’une rivière tiède

sur une colline décoiffée par le vent

bien réelle

J’aurais aimé le goût de brume de tes joues

Adieu ma une

ma multiple

A jamais

dans aucune vie

aucun pays

Ni ton ombre

ni ton salut

dans aucun nid

Tu as passé la grille forgée

entre les mouches de soleil

Ton sourire blond vibrait

des électrons de juin

Ta main déserte ma nuque

Ton sac gonflé de temps

se vide des bourgeons

éclatés

collés

des soirs d’avril

des neiges roses

des matins du mai bleu

du goût des fleurs de thym

des élytres d’un criquet

du pollen safran des abeilles

J’ai vu dans le myosotis de tes iris

les météorites d’or s’éteindre

Tu tournes la rue

Tu effaces ton nom

tes traits sur la plage

Des nuages apatrides survolent ta marche

Ton image attendue chaque matin

s’estompe aussi bien que ta main

plus tendue qu’un vol d’hirondelles

Adieu amie

plus jamais

tes baraques de berger

tes litières d’azur

tes nuits de naissance d’agneaux

Plus jamais

les marches célestes

des troupeaux

sous la grande ourse

ta silhouette mauve

contre le ciel percé

Adieu ma souterraine

Dans mon sang tu voyages

sur la crête des houles

sous l’écume battue par les proues

de mes navires obscurs

Tu vas

inaccessible

incandescente dans l’acier de l’hiver

7 réflexions sur “Adieu l’amie

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