
Devant la mer, amant amer, il guette la vague comme on attend le dernier bus.
Les marées d’octobre charrient des pelotes de goémons au fond des ports de brume, des étroites rias. Algues vives indifférentes aux vagues, au chant des sirènes.
Dans l’eau du port, mille poissons poussés par les courants frôlent de leur transparence les coques des chalutiers avant de jaillir, poignards au bec des mouettes qui surveillent et volent, survolent et veillent.
Inconscientes d’éveiller le battement de ses ailes rêvées, elles l’emportent, ouies claquées, corps volé, envolé.
Près du phare, la lame opale déferle et noie la jetée.
La vie liquide.
Tout !
Joli tableau vivant ! (enfin, quand je dis « vivant »… cela ne concerne pas ces pauvres poissons !)
J’aimeJ’aime
Vivre avec les bêtes, dit-on. Bêtes, nous le sommes…
J’aimeJ’aime