
J’ai besoin de solitude
pour mieux vous retrouver
pour effacer de nos yeux
les habitudes nocturnes et diurnes
les embrassades posthumes
Vous voyagez la nuit
entre une caresse improbable
et cette sonnerie ponctuelle
Au matin vous savez le vide
Votre vie se tient là
comme la mienne
à cheval sur l’abstrait
Le froid de l’aube
nous rapproche parfois
Fronts appuyés sur la vitre
Nos haleines ne mêlent pas leursbuées
Des souvenirs d’avant la vie
tissent entre nous d’invisibles murailles
d’infranchissables murs d’air
Nos rêves tendent les câbles
dans notre dos
retiennent l’élan de nos corps
J’ai besoin de solitude
pour forger les cisailles
pour vous rejoindre sans heurt
fêter les retrouvailles
avant la fin de notre heure
Le silence bruit de nos cris muets
de nos paroles aveugles
Le temps empli ses sabliers du sel de nos rêves
et nous laisse au soir
noyés sur les grèves
Le ressac nous brise
brode nos âmes d’écume grise
Nos corps gisent lavés par les lames
les yeux percés d’éclats nacrés
J’ai besoin de solitude
pour arpenter le chemin inverse
trouver le silex éveilleur d’étincelles
J’ai besoin de m’y blesser
pour transfuser votre corps
pénétrer votre chair
être planète de vos atomes
incendier vos rêves
casser
les aiguilles de givre
du grand chronomètre
C’est très beau
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Merci beaucoup, Barbara
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