
Il regarde les feuilles de marronnier, fasciné par le soleil qui les radiographie. Choc entre les épaules. Il tombe. Les cris absorbent les couleurs, l’oxygène. Il se relève, bondit vers ceux qui hurlent autour de lui. Il en saisit un et soudain ne voit plus rien. Il reprend conscience, couché sur le dos. Les battements de son cœur résonnent sous le préau. Une voix tonne au-dessus de lui. Le visage du maître occupe tout le ciel. Il ne distingue pas ses traits à contre jour. Il détourne la tête et les lacs de larmes dans ses yeux roulent dans la poussière. Gouttes de mercure.
– Qu’est-ce qui t’a pris ? dit le maître.
Il veut se relever. La grosse patte du maître le plaque au sol.
Tes parents arrivent. Il faut te faire soigner, mon petit ami !
Les élèves de sa classe font cercle autour de lui, graves et silencieux. Celui qu’il a tenté d’étrangler se tient près du maître, une main sur la gorge.
Plus tard, quand le psychologue lui demande de s’expliquer, il marmonne :
– Ils m’ont dérangé. J’étais tranquille avec le soleil.
c’est du Camus !
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c’est une raison suffisante et une haute agression…
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Absolument, les poètes sont menacés.
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Je suis tellement imprégné de la pensée d’Albert !
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Un jour peut-être les regardeurs de feuilles de marronniers seront si nombreux que plus personne ne leur cherchera des noises.
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Eh oui, quand les minoritaires seront majoritaires, etc… Cycle infini.
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