Ce texte , comme les autres fait partie d’un roman en cours d’écriture…

J’ai besoin de solitude pour effacer en moi les habitudes nocturnes et diurnes, les embrassades posthumes.
Je voyage entre une caresse improbable et la sonnerie ponctuelle du petit matin. Du jour nouveau je pressens le vide et ma vie se tient là, à cheval sur l’abstrait.
Lola dort près de moi. Je la regarde en écoutant le bruit de la rue en éveil. Le froid de l’aube nous rapproche parfois, fronts appuyés sur la vitre, chacun de notre côté. Nos haleines ne mêlent plus leurs buées.
J’ai besoin de solitude pour arpenter le chemin inverse et me blesser aux épines du buisson ardent. Avec le fer extrait de mon sang, je forgerai les cisailles qui trancheront nos liens.