
Jour après jour, j’observe mes traits, traquant ce qui change. La cohérence de ma vie devient une abstraction filandreuse, une théorie d’existence. Le matin, je me reconnais à peine dans mon miroir. Des milliers de mes cellules meurent chaque jour à mon insu et se reproduisent, imperceptiblement différentes des précédentes.
Qu’est-ce qui garantit que je suis toujours moi puisque que je suis en perpétuelle transformation ?
Où se trouve la frontière entre raison et folie ? Pourquoi certains la franchissent-ils et d’autres pas… ou pas tout à fait ? Est-ce que je saurai la distinguer ? L’ai-je déjà franchi, ce mince parapet ?