Miroir

Léon Spilliaert- autoportrait

Jour après jour, j’observe mes traits, traquant ce qui change. La cohérence de ma vie devient une abstraction filandreuse, une théorie d’existence. Le matin, je me reconnais à peine dans mon miroir. Des milliers de mes cellules meurent chaque jour à mon insu et se reproduisent, imperceptiblement différentes des précédentes.

Qu’est-ce qui garantit que je suis toujours moi puisque que je suis en perpétuelle transformation ?

Où se trouve la frontière entre raison et folie ? Pourquoi certains la franchissent-ils et d’autres pas… ou pas tout à fait ? Est-ce que je saurai la distinguer ?  L’ai-je déjà franchi, ce mince parapet ?

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