Le désespoir pousse en lui. De l’herbe entre les pavés ! En venant chez elle par le bus et le métro, il combat ses pensées noires par de naïves résolutions.
Il aimerait lui paraître moins ordinaire, moins vieux aussi et se rendre subtil. Un frôlement d’aile, un thé au lait dans une tasse pervenche…
Il est jaloux de sa douceur. Elle effleure ses yeux d’un battement de cils. Son regard meurt et revient vers lui, vague lente. Son souffle parfumé de garigue a des effleurements d’abeille. Son sourire fond, bonbon miel et menthe.
Il veut, pour elle, devenir aérien, un nuage filé par le zéphyr, l’onde tiède d’un champ de blé. Son sexe nichera dans le sien, aussi gracieux qu’une alouette. Après l’amour, elle lui offrira un thé et il boira sa bouche bergamote.
Earl Grey.
Il embrassera ses yeux lotus pour laver leur mémoire les étonner de sa nouvelle apparence : délicate et fragile. Il sucera ses fruits exotiques sous l’ombrelle en papier de soie qui sert de lustre. Ses mains recueilleront le flot de ses houles tièdes, le sucre de sa passion pendant que le thé refroidira.
Thé vert, thé de chine. Que l’été vienne !
Rêvant à ce nouvel Eden, il sonne à sa porte et attend qu’elle lui ouvre en se curant le nez.
Elle surprend son geste et se détourne au moment où il allait l’embrasser, encore tout reniflant.
Oh non ! C’était si bien parti, tout en douceur et en poésie, tendrement érotique… Et vlan !
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