Vaille que vaille, marchez volailles !
Piaillez et entrez en musique au poulailler des convenances labellisées. Nus dans la vapeur des marmites, fumeux et déplumés, cous piquetés encore d’un duvet qui bouge doucement aux courants d’air de l’atelier, tous pareils et dépareillés, étoilés, étiquetés, enchaînés à la chaîne d’abattage, donnez votre sang de gallinacé pour la gloire des canailles endimanchées !
Pondez volailles pour les besoins du marché qui réclame votre marmaille déculturée ! Le temps est à tondre vos œufs, le temps est à tordre vos cous, à farcir vos peaux de mensonges et de promesses.
Sur les champs de bataille, vaille que vaille, pigeons et cailles, marchez d’un seul cœur au marché des dupes élevés en patrie. Vous n’avez plus de goût, ayez tous le même et mourez pour la gloire des nantis. Ils fêteront leur victoire en signant de vos plumes leurs traités de Versailles sur le parchemin de vos dépouilles.
Valetailles de tous pays, unissez-vous !
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Exactement. Pas d’émancipation, sans ça !
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