Quel bonheur de pouvoir pisser dehors, le nez aux étoiles. Cette nuit elles sont toutes là et d’autres sont invisibles, au-delà du regard. Parmi les milliards qui poinçonnent la voûte, je ne sais pas en nommer plus de cinquante. Quelle folie ! diront certains, d’en connaître tant ou si peu. C’est que détenir une parcelle du Verbe nous permet de croire qu’en distinguant les choses, nous avons pouvoir sur le réel, cosmos y compris et que, depuis la nuit des temps, notre cohorte progresse. Chacun, faible ou puissant, oublie que sa course immobile, le ramène invariablement à la nuit dont il vient, plus démuni que la pastèque qui a mûri sous les étoiles et a retenu leur image sur sa peau.
Nommer les choses c’est un peu leur donner vie. Nommer les fleurs sauvages c’est les distinguer. Et les fleurs ne sont plus des fleurs, elles sont aspérules, cardamines, valérianes, digitales, fraxinelles…
Savoir nommer les choses est une grande science.
Le début de la sagesse ?
J’aimeJ’aime